"Prolongez votre vie en augmentant votre puissance musculaire"
Voici le principal message émergeant d’une étude présentée récemment à EuroPrevent 2019, un congrès de la Société Européenne de Cardiologie.
Définition de la puissance
La puissance dépend de la capacité à générer force, vitesse, et de coordonner le mouvement. La montée d’escaliers par exemple nécessite de la puissance : plus vite vous grimpez, plus vous avez besoin de puissance. À ne pas confondre avec la force, qui elle est nécessaire pour porter ou pousser un objet lourd.
L’importance de la vitesse d’exécution
Le professeur Araújo, directeur de l’étude, a déclaré : "L’entraînement en puissance est effectué en trouvant la meilleure combinaison entre la vitesse et la charge déplacée. En musculation la plupart des gens pensent uniquement à la charge utilisée et au nombre de répétitions, sans prêter attention à la vitesse d’exécution. Mais pour des résultats optimaux d’entraînement en puissance, vous devriez aller au-delà de l’entraînement de force typique et ajouter de la vitesse à l’exécution de vos exercices avec haltères."
La puissance diminue avec l’âge
La puissance musculaire diminue progressivement après 40 ans. "Nous pouvons démontrer maintenant que la puissance est fortement liée à la mortalité, toutes causes confondues. Mais la bonne nouvelle, c’est qu’il suffit d’augmenter légèrement notre puissance pour augmenter nos chances de vivre plus longtemps. Être encore plus puissant n’apporte pas de bénéfice supplémentaire en terme de longévité", a déclaré le professeur Araújo.
L’étude en question
L’étude, suivie de 2001 à 2016, a porté sur 3878 non-athlètes âgés de 41 à 85 ans et qui ont subi un test de puissance musculaire maximale au moyen d’un exercice en ligne droite. L’âge moyen des participants était de 59 ans. 5 % d’entre eux avaient plus de 80 ans et 68 % étaient des hommes. La valeur la plus élevée obtenue après deux ou trois tentatives avec des charges croissantes a été considérée comme la puissance musculaire maximale et exprimée par rapport au poids corporel. Les valeurs ont été divisées en quartiles pour l’analyse de la survie, et analysées séparément par sexe.
Au cours d’un suivi de 6,5 ans, 247 hommes (10 %) et 75 femmes (6 %) sont décédés. Les valeurs médianes de puissance étaient de 2,5 watts/kg pour les hommes et de 1,4 watts/kg pour les femmes. Les participants dont la puissance musculaire maximale était supérieure à la médiane pour leur sexe (c.-à-d. dans les quartiles trois et quatre) avaient le meilleur taux de survie. Chez les quartiles deux et un, le risque de décès était respectivement 4-5 et 10-13 fois plus élevé que chez les quartiles supérieurs à la médiane de la puissance musculaire maximale.
En conclusion
Le professeur Araújo a noté que c’était la première fois que la valeur pronostique de la puissance musculaire avait été évaluée. Les recherches précédentes se concentraient sur la force musculaire, principalement en utilisant l’exercice de prise en main (préhension). L’exercice de la ligne droite a été choisi pour l’étude parce qu’il s’agit d’une activité courante dans la vie quotidienne pour ramasser des provisions, des objets ou des petits-enfants. Il a ajouté pour conclure : "Les médecins devraient envisager de mesurer la puissance musculaire de leurs patients et de conseiller plus d’entraînement de puissance."
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Source:
European Society of Cardiology