Le grand week-end du plus beau rassemblement de bodybuilders professionnels vient de se clôturer, avec le couronnement de nouveaux champions et la découverte de nouveaux talents. Olympia, c’est tout simplement le concours le plus prestigieux du monde du bodybuilding et du fitness, chaque participant s’étant préalablement qualifié par le biais d’une victoire à l’un des concours qualificatifs ou en s’étant placé dans le top 6 l’année précédente. Autant vous dire que peu de monde peut prétendre y mettre les pieds, tant l’affinage est extrême. Cet Olympia 2019 fut particulier. En l’absence du champion en titre Shawn Rhoden et du précédant Mr Olympia Phil Heath, qui a déjà remporté le concours à six reprises, le titre était à prendre. Brandon Curry, dans une forme exceptionnelle, prend donc le Sandow et un chèque de $400 000. Voici les résultats complets, par catégorie, de cet Olympia 2019 qui s'est tenu à Las Vegas durant le week-end.
Photos: Jason Breeze pour musculardevelopment.com
BODYBUILDING OPEN
Brandon Curry, Mr Olympia 2019
William Bonac, 2ème en catégorie Open
Hadi Choopan, 3ème en catégorie Open
La catégorie Open, l’originale, est la plus attendue et la plus scrutée de toutes les catégories présentées à ce concours. Les critères de jugement sont basés sur la masse musculaire, qui doit être la plus importante possible, ainsi que le niveau de préparation, ou la définition musculaire. Il n’y a aucune limite de poids à respecter, et la majorité des compétiteurs pèse entre 110 et 130kg. Brandon Curry, grand favori de ce concours, remporte la victoire face à William Bonac, moins dur que l’année précédente, et Hadi Choopan, ce prodige iranien qui n’a obtenu son visa pour les États-Unis que quelques jours avant le concours. Il a au passage remporté le prix de "champion du public". Dexter Jackson, 50 ans et Mr Olympia en 2008, se classe 4ème pour la dernière compétition de sa carrière. À la 5ème place, Roelly Winklaar qui a loupé l’occasion de s’emparer du titre, avec un niveau de préparation correct, mais trop moyen pour espérer se placer dans le top 3.
BODYBUILDING -212
Kamal El Gargni, vainqueur en -212lbs
Derek Lunsford, 2ème en -212lbs
Shaun Clarida, 3ème en -212lbs
Cette catégorie est l’équivalent de l'ancienne catégorie "poids légers", et les compétiteurs sont pesés aux inscriptions : ils ne doivent pas faire plus de 96kg. Les athlètes y sont généralement plus petits (en taille), mais présentent souvent un physique plus abouti et plus sec, grâce à cette limite de poids. Cette année, en l’absence du charismatique Flex Lewis et de ses 4 Sandows, la voie était également ouverte. C’est Kamal El Gargni qui remporte le titre, avec un niveau de préparation très abouti et une ligne impeccable, devant le magnifique Derek Lunsford et Shaun Clarida, qualifié lors de la dernière édition du Legion Sports Fest en 2018.
CLASSIC PHYSIQUE
Chris Bumstead, vainqueur en Classic Physique
Breon Ansley, 2ème en Classic Physique
George Peterson, 3ème en Classic Physique
Stan de Longeaux "Stanimal", 10ème en Classic Physique
Très populaire sur les réseaux sociaux et parmi les fans de bodybuilding "old school", cette catégorie attire de plus en plus de fans et d’athlètes ce qui, par ailleurs, aurait tendance à vider la catégorie -212. Les critères appliqués dans cette division mettent en valeur l’esthétique du corps, et cette ligne en X spécifique de l’époque où des champions tels qu’Arnold Schwarzenegger trustaient les premières places. L’accent est mis sur une taille fine, une maitrise de sa sangle abdominale, une ceinture scapulaire large, et un poids de corps à respecter en fonction de sa taille. Et il faut avouer que cette limite de poids, qui diffère d’un athlète à l’autre selon sa taille, permet un jugement plus juste des athlètes, qui s’affrontent avec les mêmes contraintes. Nous attendions évidemment le passage de Stan de Longeaux, notre Stanimal national, qui s’était classé 13ème en 2018. Cette année, il entre dans le top 10, avec un physique très esthétique, mais un niveau de définition qui laisse penser que les derniers jours sur place ont été difficiles. Grand vainqueur de cette édition 2019, le Canadien Chris Bumstead devance Breon Ansley, vainqueur en 2018. Plus sec que l’année dernière et avec une prestation précise et de toute beauté, Chris s’empare d’un titre qu’il attendait depuis les débuts de sa carrière chez les professionnels.
WOMEN’S PHYSIQUE
Shanique Grant, vainqueur en Women's Physique
Sarah Villegas, 2ème en Women's Physique
Natalia Coelho, 3ème en Women's Physique
Cette catégorie, qui a "remplacé" le bodybyuilding féminin en 2013, couronne cette année une athlète extraordinaire, unique et imbattable. À l’instar de Lenda Murray qui avait figé les critères dans les années 90 en bodybuilding, Shanique Grant s’inscrit comme la championne qu’il sera difficile de détrôner. Taille ultra fine, épaules extra larges, visage d’ange et physique ultra haute définition, que faire face à un tel miracle de la génétique ?
MEN’S PHYSIQUE
Raymont Edmonds, vainqueur en Men's Physique
Andre Ferguson, 2ème en Men's Physique
Kyron Holden, 3ème en Men's Physique
Cette catégorie, qui fait grincer les dents des puristes, a toute sa place dans ce concours, qui récompense les meilleurs athlètes professionnels du monde. Jugés sur l’esthétique, une masse musculaire équilibrée et une bonne définition, ces compétiteurs ont la particularité de concourir en bermuda, ce qui masque les quadriceps, les ischios et les fessiers. Le but de cette catégorie est de proposer une alternative aux athlètes qui ne souhaitent pas entrer dans la course à la masse musculaire. Pourtant, on a pu remarquer que tous ces athlètes sont de plus en plus massifs. Une dynamique à laquelle les juges de l’IFBB Pro League ont mis fin ce week-end. Grand favori de la catégorie et vainqueur l’année précédente, Brandon Hendrickson se voit relégué à la 4ème place. Son physique de bodybuilder ne lui a pas permis de prendre l’avantage, et la question doit se poser : doit-il concourir en Classic Physique, ou bien perdre de la masse musculaire pour être conforme aux critères de la catégorie ? Raymont Edmonds remporte donc la victoire de cette édition 2019, devant Andre Ferguson, Kyron Holden et Brandon Hendrickson.
FITNESS
Whitney Jones, Mr Olympia Fitness
Très populaire au début des années 2000 et révélé par sa plus belle représentante Oksana Grishina, le fitness connait aujourd’hui une perte d’audience révélatrice de la difficulté de cette discipline. Les athlètes sont en effet jugées sur leur physique, mais un tiers de la notation provient d’une prestation gymnique très relevée, où les sauts écarts, les flips, les souplesses et la théâtralisation doivent être finement intégrés à une routine. Whitney Jones remporte le titre, devant Missy Farrell er Ryall Graber.
FIGURE
Cydney Gillon, 1ère en Figure
Cette catégorie, nommée "bodyfitness" en Europe, dispose de critères bien spécifiques, qui doivent mettre en avant une silhouette : athlétique, avec une définition suffisante pour faire ressortir le gable musculaire, mais pas suffisamment poussée pour que l’on puisse observer un détachement musculaire. Les compétitrices y sont de plus en plus nombreuses, car c’est une catégorie qui récompense les physiques musclés mais pas trop, et secs, mais pas trop. Cydney Gillon remporte le titre, devant Latorya Watts et Nadia Wyatts.
BIKINI
Elisa Pecini, 1ère en Bikini
Extrêmement populaire sur les réseaux sociaux et très suivie par les FitGirls, la catégorie Bikini s’adresse aux femmes qui souhaitent muscler et affiner leur corps. Les critères ne retiennent ni la muscularité ni la définition musculaire, qui doivent rester très discrets. Cette catégorie est une très belle vitrine pour le bodybuilding en général, car elle est accessible et inspire des pratiquantes de plus en plus nombreuses. La Brésilienne Elisa Pecini remporte la victoire pour cette belle édition 2019 du concours Olympia.